Ces dernières années, l’adoption de la signature électronique a connu une forte accélération. Si elle possède de nombreux avantages pour les sociétés elle présente également des inconvénients. Quelques nouveautés devraient toutefois la démocratiser et permettre d’élargir son usage.
Comme le précise Sébastien Rimlinger, Avocat à la Cour au sein du cabinet Brucher, Thieltgen & Partners, « la signature électronique désigne un procédé informatique qui permet formellement d’identifier le signataire d’un document ». Réglementée depuis plus de vingt ans, cette dernière n’est pas un sujet récent au Luxembourg. Elle a toutefois connu un essor important avec la crise du Covid, chacun cherchant à limiter ses déplacements professionnels. Aujourd’hui, les professionnels ont tendance à accroître l’utilisation de cet outil.
Une option et non une obligation
Nombreux sont les documents pouvant faire l’objet d’une signature électronique. « Les sociétés peuvent par exemple l’utiliser pour signer les procès-verbaux des conseils d’administration ou pour des contrats conclus avec des tiers. Les multinationales plébiscitent particulièrement cet outil ».
La signature électronique n’est pas obligatoire et constitue avant tout une option mise à disposition de ceux qui souhaitent l’utiliser. En outre, elle ne s’applique pas à tous les documents. Les actes notariés, par exemple, sont non éligibles pour le moment.
Les différents types de signature électronique
Il existe aujourd’hui trois types de signature. La signature électronique simple constitue le premier niveau. Elle ne permet pas de s’assurer que la personne qui signe le document est bien celle qu’elle prétend être. Elle ne jouit donc pas d’un haut niveau de fiabilité en cas de litige.
Vient ensuite la signature électronique avancée, elle est liée au signataire de manière univoque. « Cette dernière est créée à l’aide de données de création de signature électronique que le signataire peut utiliser sous son contrôle exclusif. Elle certifie de l’identité du signataire via un certificat numérique personnel».
Enfin, la signature électronique qualifiée répond à des exigences techniques encore plus strictes que la signature électronique avancée. Elle nécessite la réunion de deux éléments : (1) D’une part l’identité du signataire, validée en amont par un prestataire de services de confiance qualifié et d’autre part (2) une clé de signature qui prend la forme d’un dispositif qualifié de création de signature électronique. « Nous recommandons l’utilisation de la signature qualifiée ou a minima la signature avancée. En cas de litige, la partie sera plus à même de prouver l’identité du signataire. La signature électronique qualifiée a la même valeur qu’une signature manuscrite ».
De nombreux avantages
Les atouts de cette signature sont multiples : (1) utilisée dans le cadre de contrats, elle offre un gain de temps et permet aux parties de signer à distance, (2) elle donne la possibilité de réduire les coûts y compris au niveau des transports, (3) elle a un effet bénéfique sur le respect de l’environnement et la lutte contre la déforestation car elle permet d’éviter d’imprimer les documents, enfin, (4) elle est également intéressante d’un point de vue juridique car « En Europe, la valeur du document signé électroniquement sera traitée de façon équivalente quel que soit le pays ».
Mais aussi quelques inconvénients
La signature électronique présente également quelques inconvénients, « Au contraire des grandes sociétés, les petites structures sont encore réticentes ou ignorent la possibilité d’utiliser ce type de produit. Son usage reste donc timide. Le fait qu’elle ne se rapporte pas à tous les documents en limite aussi son utilisation ».
Reposant sur un logiciel, elle implique également un budget ainsi qu’une infrastructure informatique suffisante. « Il n’est pas garanti que les PME puissent toutes se le permettre ». La maîtrise du volet technique est également requise.
Enfin, la question de l’archivage électronique implique de faire appel à une société spécialisée et présente de nombreux défis ayant trait à la confidentialité et la sécurité des documents.
Les trois types de signatures
Analyse préalable requise
Une analyse doit être menée en amont afin de définir les besoins réels de tout professionnel Cette réflexion peut être menée avec l’étude Brucher Thieltgen & Partners. « Nous allons discuter avec le client afin de déterminer ses attentes, lui expliquer les avantages et inconvénients des différentes solutions. Par la suite et selon les souhaits du client, nous assisterons ce dernier dans la mise en place de nouvelles procédures internes. Nous allons également l’assister dans la revue des contrats qui le lient aux prestataires de services et l’accompagner dans la mise en conformité en matière de protection des données. Nous pourrons également à tout moment conseiller le client sur le niveau de signature électronique à privilégier selon le type de contenu signé ».
Changements à venir
Le projet de loi n°7968, actuellement en discussion, apportera quelques nouveautés dans ce domaine. Un cadre juridique autour des actes authentiques devrait être mis en place. Il devrait également être possible de constituer des sociétés sous format électronique à distance. Enfin, la création d’une plateforme électronique notariale est à l’étude dans le cadre du projet de digitalisation du notariat. Nul doute que la signature électronique s’ancrera encore plus ces prochaines années dans le monde des affaires luxembourgeois.
Pour plus d’information n’hésitez pas à contacter en particulier :
Me Sébastien Rimlinger – Avocat à la Cour
sebastien.rimlinger@brucherlaw.lu
[Article créé en partenariat avec Paperjam]